L’école chrétienne ne constitue-t-elle pas un cocon débilitant ? N’isole-t-elle pas nos enfants du monde en leur offrant un écran protecteur qui les affaiblit et les fragilise ?

Cette remarque concerne à la fois la formation du caractère et le décalage culturel. Nous répondrons : « non ». L ‘éducation chrétienne apporte les éclairages et la richesse de la Parole de Dieu. Jésus a formé ses disciples sur cette base. Pour libérer la personnalité de l’enfant et ne pas le rendre esclave de sa seule individualité, l’enfant doit préalablement connaître les ressources divines et apprendre à s’appuyer sur elles lorsqu’il pense, agit et témoigne.

L’école fournit des repères, des situations, des relations, en même temps que la distanciation nécessaire pour découvrir l’essence de la véritable force : celle-ci ne réside pas dans le pouvoir d’une exaltation du « moi » qui impose son empire et rend l’autre captif, mais elle naît d’une libération intérieure développée par la relation directe avec Dieu, Sa Vérité, le sens de la destinée décliné au travers d’une action partagée qui requiert l’acceptation de l’autre.

L’école est le lieu où l’on apprend à penser. Si le processus éducatif exclut le point de vue de Dieu durant la scolarité, il est fort à parier que l’enfant se construise sur des bases instables et incohérentes. Nos pensées sont le premier lieu du combat entre les ténèbres et la lumière ; or, seule une formation de la pensée obéissante à Christ dispense au quotidien, raison, sagesse, intelligence et connaissance. De plus, l’expérience des écoles chrétienne nous oblige à penser que le microcosme de ces structures n’est pas épargné par une diversité d’histoires personnelles, d’expériences et de points de vue qui confrontent les enfants à un questionnement vivant et riche de potentialités : nous pouvons nous réjouir alors de le replacer selon une vision biblique du monde.